Le lavement des pieds : genèse d'une peinture monumentale

En 1961, la foudre détruit l’église de Saint-Tugdual située au cœur de la Bretagne. Depuis sa reconstruction, un immense mur rouge vide de sens revêt le fond du chœur derrière l’autel et traumatise les fidèles.

En 2004, le recteur Henri Goyallon commande au peintre Yannig Guillevic une toile. Le film suit sur près de 18 mois le parcours intellectuel et spirituel de l’artiste qui doit mener à bien la création d’une œuvre monumentale.

Exercice fort difficile que de monter ses propres images ! Surtout après de vraies rencontres, pendant un tournage s’étalant sur plus de 18 mois. Bien sûr ne pas trahir, ne pas prendre de raccourcis faciles, au détriment de la juste valeur des choses. Une vraie leçon sur la position de monteur, une leçon d’humilité. Pour garder le cap, j’ai suivi une trame invisible qui me semblait correspondre à l’esprit du sujet. Une trame de réflexion et de mise en forme (l’eau, le vent, la terre, le feu) qui se succèdent sur toute la longueur du film sans jamais apparaître ouvertement.